
« de trop de souci je me sens l’âme émue »
UN MOT SUR LA PIÈCE…
Le Misanthrope est une œuvre que Molière a longuement mûrie, les spécialistes s’accordent à dire qu’elle est quasi autobiographique. En 1666, à sa sortie, cette dernière comédie en vers qu’est Le Misanthrope est aussitôt portée aux nues par la critique, ils y voient «un chef-d’œuvre inimitable».
Si cette comédie reste singulière dans l’œuvre de Molière c’est qu’elle dresse le portrait d’une société tiraillée entre les convenances, la bienséance des valeurs de la cour et les convictions profondes que chacun possède. Contrairement à la plupart de ces autres pièces, il n’est pas ici question d’affrontements de classes. Il n’y a ni bourgeois en quête d’ascension sociale, ni valets revendiquant la liberté de parler. Ici c’est à travers un habile jeu social que l’on devine toutes les complexités intimes qui peuvent nous habiter. Le public assiste aux querelles intestines d’un microcosme social, extrêmement fermé sur lui-même. Non seulement Molière raille la noblesse, mais il la représente déchirée et souffrant, grâce au personnage d’Alceste notamment, mais pas seulement.
Le Misanthrope est en effet un homme blessé parce qu’il n’a pas pu s’adapter à la société dont il fait partie intégrante. C’est dans un état de souffrance exacerbée qu’il rentre sur la scène et s’insurge contre ses contemporains. Ses emportements sont le fruit à la fois de son amour propre trop développé et de son inadaptation à une société qui a changé trop brutalement. C’est précisément cette douleur exprimée sur scène qui déplace les frontières du comique vers une gravité dramatique.

UN MOT SUR LA MISE EN SCÈNE…
Pour sa première rencontre avec un texte classique, la metteuse en scène Marie Harel choisit de pousser au maximum l’extravagance qui déplaît tant à Alceste. Pour cela, elle n’hésite pas à grossir les traits et laisser déborder drôlerie et joie.
Les situations que les acteurs doivent jouer sont claires et précises, les enjeux de chaque scène sont déterminés. La mise en scène se construit avec les impulsions et les intuitions des acteurs qui sont également libres de faire des commentaires en dehors du texte. La metteure en scène, Marie Harel, laisse aux acteurs une liberté d’être, avec toute la singularité et la fantaisie que chacun possède.
C’est un processus de travail atypique, basé sur la technicité des acteurs mais aussi leur plaisir à jouer la pièce.
«Nous souhaitons que la scène soit un espace d’expérimentation, de laboratoire où l’on questionne les capacités du théâtre, on cherche ses contours. De sorte que les acteurs soient sincères, qu’ils explorent l’instant présent, en connexion avec leur texte, leurs partenaires et le public.»
Marie Harel

UN MOT SUR LE COLLECTIF PARTICULES…
Marie Harel et Sofy Jordan créent le Collectif Particules à la suite de leur rencontre au Théâtre des Ateliers au sein de la compagnie d’entrainement à Aix-en-Provence en 2014.
Le rapport théâtre-société-poésie semble indissociable de leur travail de réflexion mais également le travail en troupe. Un processus qui sollicite toutes les pratiques de manière égale (mise en scène, écriture, jeu, danse, vidéo, lumière…). Des temps d’échanges et de réflexion où chacun vient enrichir les différentes propositions autour d’un motif commun et s’interroge sur ce qu’est la relation théâtrale aujourd’hui.

Mise en scène et costumes – Marie Harel
Assistante à la mise en scène – Clémence Mougin
Administratrice – Betty Lay pour L-Management
Distribution
Alceste – Antoine Régent
Célimène – Catherine Richon
Philinte/Éliante – Sofy Jordan
Oronte – Benjamin Balthazar Lebigre
Arsinoé – Sofy Jordan
Les Marquis – Sofy Jordan et Benjamin Balthazar Lebigre

Réservation indispensable
lachapellepeipin@gmail.com
ou au 06 10 28 95 52
15€
